« Tous les mots que l’on s’est dits, les promesses que l’on s’est données, et ces baisers que nous avons partagés. Aujourd’hui, nous sommes un verbe dans les temps du passé.
Tes caresses, tu les offres à quelqu’un d’autre. Dans un autre lit. Chaque jour et l’autre. Je ne sais plus rien de toi. Mais sache que quand je fais l’amour avec les autres, je les compare à toi. Comment tes mains se perdaient dans mon corps. Comment tes yeux me regardaient alors que je suis dans le huitième ciel.
[…]
Je t’aurais récolté de l’amour et des fruits. Des raisins pour en faire ton vin. Te soûler, comme m’a soûlé ta présence à chaque fois que nous étions ensemble. Je me suis soûlé avec ton amour.
[…]
J’ai commencé à détester les nuits et haïr dormir, car je rêve de toi. Chaque fois que mes yeux se fermaient, elles le faisaient pour rêver de toi. Et toi, celui qui était mon plus beau rêve, tu es devenu mon pire cauchemar. Quand je te vois devant moi, alors que tes lèvres ne partagent aucun son à mon égard.
Et je hais me réveiller. Alors que tu n’es pas là, à mes côtés, sur le côté gauche du lit. Perdu entre tes mille questions pour trouver une raison de te réveiller et te lever, sur ton visage ce même sourire d’amoureux, dessiné quand tu vois mes yeux, se battre pour s’ouvrir. Se battre pour se refermer.
Tu m’as parlé durant de longues nuits. Tu m’as appris que, même si j’ai commis des erreurs, le présent n’est fait que pour se rattraper. Que sans ces erreurs, nous ne serions jamais rencontrés. Et nous dormions ensemble, l’un entre les bras de l’autre. Je n’avais plus une once de doute avec toi. De ce que je ne voulais plus être. Ce que je devais éviter de faire.
Pour te le faire savoir … comprendre … je t’ai écrit des poèmes, chuchoté des chants, dansé collé à ton corps, et je t’ai fait l’amour comme je ne l’avais jamais fait auparavant.
Je me suis dit que tu n’étais pas comme les autres. Que tu étais mon présent et mon futur. Les couleurs de mon arc-en-ciel, et le soleil de mes journées parisiennes.
J’ai, par la suite, plié les pages de ce passé, comme un vulgaire journal rappelant les pires génocides. J’ai oublié les autres. Car ils ne valaient rien face à ton regard. J’ai écrit mes promesses sur les rochers des montagnes, que le destin n’oublie pas que nous nous sommes aimés. J’ai appris toutes les façons pour embrasser, que je prenne la bénédiction de tes lèvres, et assouvir la soif des miennes.
J’ai appris mille façons de te dire à quel point je t’aimais, et mille pour te le prouver. J’ai cueillis mille fleurs et écrit mille poèmes. J’ai appelé mille fois ton nom et perdu toute notion de temps. Je ne sais plus si l’on a vécu cent jours, ou un jour cent fois. J’ai cru tes regards et tes mots. Même tes silences avaient un son auquel mon âme se reposait.
Tu m’as promis que tu m’aimerais jusqu’à la fin des temps. Les temps ne sont pas finis. Ta vie encore moins … entre tes quatre murs, tu aimes les hommes d’un soir. Me laissant un cadavre sous ce ciel. Il me punit. Il me torture. Il se moque de moi. M’emprisonne. Je t’ai appelé pour me raviver. Mais comment est-ce que les vivants peuvent entendre les voix des morts ? Et comment peut-on espérer d’une personne qui n’a jamais aimé, de soigner un cœur brisé ?
Tes mots étaient froids, tes regards assassins face à mon âme meurtris. Je n’avais rien fait de mal. Tu le savais. Me l’avais confirmé. Tout était de ta faute. Tu l’avouais. Tu m’as menti. Tu m´as menti. Tu m’as menti. Et je t’ai cru. Et tu m’as détruit. »

Le mensonge est une trahison. Imagines-toi que j’ai pu lire tes derniers mots autrement: « Tu m’as menti. Tu m’as menti. Tu m’as trahi. » Le sais-tu? J’ai vécu cet amour intense comme toi. Il m’a menti comme il t’a menti. Il m’a trahi comme il t’a trahi … celui-là que j’ai enveloppé dans mes bras pendant les douze plus belles années de ma vie. Ton écriture est d’une rare beauté et d’une rare sincérité, Hicham. J’en suis ravi.